mardi 16 avril 2013

Harcèlement. L'entreprise, actrice ou spectatrice ?

La victime pris dans les filets du harceleur,
le duo menant une danse infernale...avec au 1er rang du spectacle :
L'Entreprise.


Mais au fait, elle entreprend -vraiment- l'entreprise ?

Repenser le travail ...

Mais que fait l'entreprise ?

Justement, parce que le monde bouge [comme martelait une certaine publicité],
les entreprises s'interrogent, elles aussi.

Et c'est tant mieux.

La Fabrique Spinoza, think-tank du bien-être citoyen, lance le 25 avril prochain
à Paris, le cycle du 'bien-être et du bonheur en entreprise'.
Le cycle s'ouvre sur la thématique de
'l'optimisme, vecteur de créativité et de performance',
avec des membres de l'ESCP et du Boston Consulting Group.

Une autre heureuse initiative de l'IAE de Lyon est prévue le 31 mai prochain.

Sous la bannière 'Travail, innovation, santé', L'IAE interroge sur
'l'absentéïsme au travail, fatalité ou symptôme : comment agir ?'
Comme le souligne l'IAE, je cite
''Ce phénomène engendre des coûts directs et indirects 
pour l’entreprise, impactant sa performance ainsi que les conditions de travail des salariés."
 


Mais, au-delà...

1) du trou, que dis-je, du gouffre de la sécu, encore creusé
[n'avons-nous pas déjà touché le fond ?]
via les arrêts maladies à répétition, la consommation de psychotropes en tout genre,
2) du coût des séances de psy et autre travail sur soi [psychologue,
psychothérapeute, psychiatre, au choix] pour retrouver un peu d'estime de soi,
3) des dysfonctionnements du fameux duo, qui handicape la
 productivité,
4) de l'image de l'entreprise écornée, qui dans une vision court-termiste croit œuvrer pour sa bonne marche via la sacro-sainte 'rupture conventionnelle' avec la victime [en plus honnête, un licenciement]
et bascule ainsi le coût du problème sur les Assedics [bien amochées, elles aussi]...

...je rajouterais, un coût [coup ?] moral et psychologique,
de mon point de vue, de loin le plus important et le plus couteux
pour tout le monde.



Alors Welcome à toutes ces initiatives et je laisse le dernier mot à Baruch Spinoza,

''Le désir d'être heureux, de bien vivre, de bien agir,
est l'essence même de l'homme''.

Et derrière L'entreprise... il y'a des hommes.


Bérénice Luboz, café psy harcèlement moral

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Derrière l'entreprise, il y a des hommes et des femmes. Il y a les collègues qui, face à la victime du harcèlement, préfèrent détourner le regard. Cet ostracisme vient s'ajouter aux blessures de la victime.
    La solidarité dans le monde du travail est déterminante pour lutter contre ce fléau !

    Sara

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  2. Oui, malheureusement je suis d'accord avec ce constat.
    Par peur d'être la prochaine victime ou de perdre son emploi, peu de collègues se positionnent en soutien face à l'agression dont ils sont [parfois] témoins.

    Comme je l'ai déjà écrit dans l'article 'Harcèlement ou simple tension ?',
    souvent, le phénomène inverse de rejet va se jouer : plus le groupe [équipe donc] se sent fragilisé, plus il a besoin d'un bouc émissaire, qui agit comme un mécanisme de défense.

    Ce qui accentue la difficulté et la lourdeur de la situation pour la victime, encore plus isolée de ce fait.

    Freud parlait de la dissolution des individualités dans la foule. Ainsi le comportement d'un groupe n'est pas la somme des comportements des individus qui le composent.
    Il y voyait une double identification, horizontale vs la horde [le groupe] et verticale vs le chef [le supérieur hiérarchique].

    Mais parfois, les collègues sont aussi soutenant et à l'écoute.
    Vive la solidarité en effet, et pas qu'au travail !

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