jeudi 21 février 2013

Harcèlement ou simple tension ?


La naissance d'une loi, conséquence d'un fléau galopant...


En 1967,
la définition du harcèlement était contenue dans 3 petites lignes du 'Petit Robert'.
En 2007,
10 lignes devaient définir ce même terme dans le 'Nouveau Petit Robert'.

Un exemple symbolique et tangible d'un monde qui évolue ...


Autre date importante - le 17 janvier 2002 -

la loi de modernisation sociale introduit la notion de harcèlement moral 
dans le monde du travail  en général et
au sein de la fonction publique en particulier.



D'une simple tension à un véritable harcèlement : 

quelle différence ?


 Dans sa version littérale, le verbe harceler se définit par :

- provoquer, fatiguer, inquiéter par des attaques répétées et incessantes,
- importuner, tourmenter par des exigences ou des demandes répétées.

Au niveau étymologique, harceler serait le dérivé du mot 'herser', comme la herse qui tourmente la terre...

Ainsi, le fait de la récurrence et de la répétition diverse et variée des attaques,
tend à différencier le harcèlement de la tension.
Cette dernière se portera sur un thème précis et identifié.


Comment harceler ou comment empêcher une victime de réagir ?


 L'agresseur agit toujours de façon sournoise.

Le problème n'est jamais nommé mais il est agit quotidiennement : par des attitudes de disqualification, des reproches flous, imprécis, subjectifs.

Ainsi, toutes les interprétations et malentendus sont possibles.

 Le langage et le non-langage sont pervertis

Au choix ou mixés :

- des critiques indirectes dissimulées [raillerie, plaisanterie, sarcasme],
- un comportement irrespectueux et dévalorisant [soupir, haussement d'épaule, regard méprisants]
- ou/et la mise en place d'un malentendu pour l'exploiter à l'avantage de l'agresseur.

Ces agressions étant indirectes, il est d'autant plus difficile
de les identifier,
mais surtout de se défendre !



Limiter les possibilités de défense de la victime, en l'isolant et la déstabilisant...

Isoler le salarié victime pour casser les alliances possibles et ainsi l'empêcher de se défendre.
Seul, il est plus difficile de reprendre ses forces et se rebeller.


Par un travail de ''sape'' et de déstabilisation, l'agresseur isole sa victime par des manœuvres peu reluisantes :

- une mise au placard avec privation progressive de toute information,
- empêchée d'assister aux réunions ou non conviée,
- privée de travail alors que l'équipe est débordée,
- diffamation auprès de l'équipe et rejet de celle-ci, par voie de conséquence.

Contrairement aux idées reçues, la mise en quarantaine est beaucoup plus génératrice de stress que le surcroît de travail - devenant très vite destructrice.

Toutes ces manœuvres ont un objectif ultime : pousser réellement à la faute, le salarié  
accusé jusqu'alors à tort.

Pour pouvoir, à postériori, légitimer toutes les critiques et remise en cause initiales proférées par l'agresseur.


Le groupe et le bouc émissaire

Par peur d'être la prochaine victime ou de perdre son emploi, peu de collègues se positionne en soutien face à l'agression, idem pour la Direction.

Souvent, le phénomène inverse de rejet va se jouer : plus le groupe [équipe donc] se sent fragilisé, plus il a besoin d'un bouc émissaire, qui agit comme un mécanisme de défense.


Le bouc émissaire est apparu dans la tradition hébraïque  le jour de la fête de l'expiation [Yom Kippour].
Un tirage au sort désignait un bouc domestique,
chargé symboliquement lors d'une cérémonie, des pêchés d'Israël.
Il était ensuite chassé dans le désert.



Expiant ainsi les pêchés, la terre promise pouvait continuer d'exister...

Cela vous rappellera peut-être quelque chose...



Bérénice Luboz café psy 'harcèlement moral'

1 commentaire:

  1. Que pensez-vous de cet article ?

    Avez-vous d'autres conseils ou indications à ajouter, afin d'aider les personnes victimes de harcèlement ?

    RépondreSupprimer